
Sur l’ensemble du réseau routier, la limitation de la vitesse est adaptée à la configuration des lieux, à la présence d’autres usagers, à l’usage de la voie sur laquelle elle s’applique… Pour faire respecter les limitations de vitesses sur tout le territoire par l’ensemble des conducteurs, des contrôles de la vitesse sont effectués, dont plus de 90% sont réalisés par les radars automatiques.
A chaque situation son radar
Avec l’alcool, la vitesse à un niveau excessif ou inadapté est une des principales causes de mortalité sur nos routes. Parmi les auteurs présumés d’accidents mortels, ce facteur est relevé chez 46 % de ceux âgés entre 18 et 24 ans.
Tous les véhicules immatriculés sont concernés par les radars automatiques, y compris les poids lourds, les autocars et les motos. Dans la vaste panoplie des radars existants, il y en a un pour chaque usage et chaque circonstance :
- Certains sont fixes, en bordure de route.
- D’autres sont mobiles, installés dans des véhicules banalisés qui se déplacent en différents points de contrôle.
- Les uns sont discriminants : ils peuvent différencier les différentes catégories de véhicules, et identifier sur un cliché le véhicule en infraction au milieu d’autres.
- D’autres sont « tronçon », « chantier », « feu rouge », « passage à niveau », « stop »… selon les lieux qu’ils ont pour fonction de sécuriser.
- Quelques modèles sont « mobiles-mobiles », c’est-à-dire embarqués dans des véhicules banalisés en circulation.
- Enfin, les plus récents dispositifs sont des « zones de contrôles avec présence aléatoire du radar » où des panneaux annoncent la présence de radars, alors que l’un d’entre eux est factice.
Un tout autre dispositif a uniquement une fonction d’alerte (et non de contrôle), c’est le radar pédagogique qui affiche un sourire bienveillant et se colore de vert, lorsque le conducteur respecte la limitation de vitesse. À l’inverse, il se pare de rouge pour tout dépassement de la vitesse.

Les « radars leurres », déployés depuis début 2016 sont de nature à enrayer la récente hausse des vitesses moyennes, particulièrement sur les autoroutes, les voies rapides limitées à 110 km/h et même en agglomération.
Les excès de vitesse à l’étranger
Les radars ne font pas de distinction entre les véhicules immatriculés en France et à l’étranger. Pour répondre aux exigences de la directive facilitant l’échange transfrontalier d’informations concernant les infractions en matière de sécurité routière(*), 25 pays de l’Union européenne (hors Royaume-Uni, Irlande et Danemark) se sont mis d’accord sur une procédure commune.
Celle-ci consiste à communiquer les coordonnées du conducteur en infraction aux autorités du pays où le manquement a été constaté afin que les infractionnistes soient poursuivis et sanctionnés. Pour les excès de vitesse, comme pour une série d’autres infractions. Cette procédure se met progressivement en place, par le biais d’accords bilatéraux.
Dès lors, les excès de vitesse commis à l’étranger ne pourront plus être impunis.
(*) Directive 2015/413 du 11 mars 2015 (parue au JOUE du 13 mars 2015)

Histoire : les radars automatiques, une idée pas si récente…
« L’œil invisible« , la « justice des robots« , le « policier fantôme« , « l’œil double de la loi »… Autant de dénominations utilisées par la presse en 1957-58 pour désigner les premiers « radars automatiques » qui, cachés derrière un panneau de signalisation ou dans un véhicule, photographiaient les différentes fautes de conduite commises par les automobilistes français (excès de vitesse, dépassements irréguliers…).
Pourtant destinés à sécuriser les quelque « 2 000 points noirs » des routes françaises de l’époque, ces équipements n’ont pas connu un succès immédiat puisqu’il faudra attendre près d’un demi-siècle pour qu’ils s’imposent sur nos routes. Avec notamment l’instauration d’un système de contrôle-sanction automatisé (CSA) de la vitesse, fondé sur une implantation massive de radars, en 2003, des suites d’une décision du Comité interministériel de sécurité routière (CISR) du 18 décembre 2002. A l’époque, réélu à la présidence de la République, Jacques Chirac avait déclaré la sécurité routière comme l’un des trois chantiers prioritaires de son quinquennat.