Élection présidentielle : la généralisation de l’EAD divise les candidats
Avec 3 469 personnes tuées sur les routes de France, l’année 2016 s’inscrit comme la 3e année consécutive de hausse de la mortalité routière … du jamais vu depuis 1972 !
Article mis à jour le 03 Mai 2017
Ces mauvais résultats montrent la nécessité de continuer à agir sur des facteurs bien identifiés (alcool et conduite, téléphone…). C’est pourquoi, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle 2017, l’association Prévention Routière dévoile les réactions des candidats aux 6 mesures proposées pour lutter efficacement contre l’insécurité routière.
L’ensemble des candidats a reçu les mesures de l’association par mail. Par ailleurs, l’association a été reçue par les équipes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron. Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Benoît Hamon ont fait part de leurs retours par mail ou courrier tandis que François Asselineau, Jacques Cheminade et Jean Lassalle n’ont pas répondu.
Les retours des candidats sur les 6 propositions de l’association Prévention Routière
Focus sur les positions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen
- Généraliser l’éthylotest anti-démarrage dans tous les véhicules
Si Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou sont favorables à cette mesure, Emmanuel Macron souhaite, lui, approfondir la réflexion sur le sujet afin de simplifier la mise en œuvre par l’industrie automobile et Benoît Hamon considère que les dispositifs existants sans généralisation vont « dans le bon sens ». Les autres candidats ne se sont pas exprimés sur ce point. Toutefois, lors des entretiens avec les équipes de campagne, il est apparu que cette mesure pourrait être à nouveau discutée avec certains candidats si des innovations technologiques rendaient ce système moins contraignant pour les automobilistes.
- Imposer le droit à la déconnexion des salariés lors de leurs trajets professionnels
Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan encouragent cette proposition de l’association. Benoît Hamon rappelle que certaines entreprises ont déjà commencé les négociations sur le droit à la déconnexion. Quant à Nathalie Arthaud, elle suggère que la baisse du temps de travail et de meilleures conditions de travail seraient plus efficaces pour lutter contre l’insécurité routière des salariés lors de leurs trajets professionnels.
- Anticiper les nouveaux risques routiers liés à l’arrivée des voitures autonomes
Une forte majorité des candidats s’est exprimée pour une ouverture du débat sur le sujet lors du prochain quinquennat et ce, afin « d’anticiper les nouveaux risques liés au développement de cette technologie » (François Fillon).
- Atteindre l’objectif « zéro enfant tué sur nos routes »
Pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon les suggestions de l’association pour atteindre cet objectif sont « des mesures de bon sens » et « particulièrement pertinentes ». Par ailleurs, si tous les candidats ne se sont pas exprimés sur le sujet dans leur courrier, lors des entretiens avec les équipes de campagne, l’objectif « zéro enfant tué sur nos routes » fut unanimement partagé.
- Intensifier les actions de prévention sur le terrain et dans les zones rurales en soutenant les associations
La majorité des candidats souhaite intensifier les actions de prévention et aider les associations sur le terrain en proposant des moyens humains, la mise à disposition de locaux ou encore des aides financières dédiées.
- Instaurer un volet préventif face à l’automatisation des condamnations liées aux infractions et délits routiers
Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan sont favorables à cette mesure. Jean-Luc Mélenchon souhaite même aller plus loin et propose de revenir sur la contraventionnalisation de certains délits routiers après analyses.
Les propositions complémentaires des candidats pour lutter contre l’insécurité routière
Les candidats ont également évoqué des propositions complémentaires à celles suggérées par l’association. Ainsi, la majorité d’entre eux a abordé le permis de conduire et souhaite qu’il soit enseigné et pris en charge lors de la scolarité ou dans le cadre d’un service civique et citoyen selon les programmes. Par ailleurs, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan proposent de développer le ferroutage afin de lutter contre l’insécurité routière. François Fillon explique qu’il maintiendra le CNSR (Conseil national de sécurité routière). Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron souhaite, quant à eux, renforcer « le pilotage interministériel » de la sécurité routière. Les candidats se sont souvent prononcés en faveur d’un meilleur entretien des routes. Enfin, si certains candidats proposent de limiter les vitesses dès la construction des véhicules (Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou) ou de « poursuivre le déploiement de radars avec de nouvelles fonctionnalités » (Emmanuel Macron), l’association Prévention Routière regrette que d’autres proposent au contraire d’assouplir les sanctions concernant les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h (Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen).