Quand handicap mental rime avec éducation routière
Article mis à jour le 27 Oct 2016
C’est à l’IME parisien du Moulin vert que des jeunes en situation de handicap mental ont testé pour la première fois, Objectif Mobilité, le kit ludo-pédagogique conçu par notre association avec le soutien de la Fondation PSA Peugeot-Citroën. Un support destiné à faciliter leur apprentissage de la rue. Retour sur une expérience concluante, menée il a quelques mois.
« On va parler de la ceinture de sécurité et du fait d’être bien attaché ou pas en voiture. » Dans une petite salle de l’institut médico-éducatif, Arnaud Le Lay, chargé de projets pédagogiques à l’association Prévention Routière, donne le ton. Face à lui, Ruben et Lassana, deux enfants en situation de handicap mental, écoutent avec attention. Les visuels défilent sous leurs yeux quand soudain Ruben lance un énergique « Non ». Bien vu ! L’image montre un personnage attaché avec deux ceintures. Il pointe le défaut sur l’écran qui s’éclaire alors en rouge. « En voiture, que l’on soit à l’avant ou à l’arrière, on attache correctement sa ceinture », explique l’animateur.
De telles interventions vont se multiplier dans les établissements spécialisés grâce à l’outil novateur, à la fois ludique et pédagogique, qu’est Objectif mobilité, réalisé en étroite collaboration avec des professionnels du handicap. Il est conçu selon un rythme et une progression pédagogique spécifiques, pour fournir aux jeunes en situation de handicap mental des connaissances très concrètes : apprendre à traverser la chaussée sur un passage pour piéton, à connaître les principaux panneaux… Tout en évitant l’écueil de textes et visuels trop enfantins. Car « ce serait une erreur d’infantiliser des jeunes de 16 ans », souligne Emmanuel Renard, directeur de l’éducation et de la formation de l’association Prévention Routière.
Ce jeu pédagogique multimédia est un outil très visuel. Un avantage pour Sylvie Foissey, directrice de l’IME Le Moulin Vert, puisque «beaucoup d’enfants n’ont pas accès au verbal, la communication visuelle est donc essentielle.» En complément, des sorties dans la rue ou dans des lieux « protégés » (cour, parking) permettent de mettre en pratique les comportements sûrs.
Autant d’animations conduites par les éducateurs spécialisés qui peuvent être formés par notre association et secondés par nos bénévoles, pour relever le défi engagé par les partenaires : offrir aux jeunes accueillis en IME les moyens de se déplacer en sécurité et de façon autonome dans le cadre de leurs loisirs comme de leur activité professionnelle.
