Quelle responsabilité de l’entreprise en matière de sécurité routière ?
Une conférence internationale sur le rôle de l’entreprise en matière de sécurité routière se tiendra, à Paris, les 20 et 21 juin 2018. Cet événement est organisé par la Prévention Routière Internationale (PRI), association fédérant les structures nationales dédiées à la sécurité et à la prévention routières, dont l’association Prévention Routière qui l’accueille en France. Une centaine de participants est attendue.
Article mis à jour le 12 Juin 2018
Chaque année, dans le monde, plus d’1,25 million de personnes perdent la vie dans un accident de la route (source : Organisation Mondiale de la Santé). Cette hécatombe pèse lourd sur le produit intérieur brut de la plupart des pays (de 1 à 7%) et nuit considérablement au développement économique, puisque la route est très souvent la première cause de mortalité liée au travail. Néanmoins, cette composante est rarement évoquée dans les campagnes de lutte contre l’insécurité routière, même si elle guide parfois les politiques nationales.
« Que ce soient les routiers, les représentants ou tout simplement les salariés se rendant sur leur lieu de travail en voiture, à moto, à vélo ou même à pied, leur exposition aux dangers de la route est vue comme un risque face auquel ils sont les seuls à devoir fournir l’effort de s’en prémunir. L’entreprise peut pourtant participer de manière efficace à prévenir ces risques », affirme Benacer Boulaajoul, Président de la Prévention Routière Internationale.
Dans la plupart des pays, ce sont les entreprises de transport routier qui initient cette démarche de prévention en exigeant des formations spécifiques pour leurs chauffeurs et en encadrant davantage la durée du travail. Ainsi, en France, le nombre de tués lors d’un trajet professionnel a baissé de 4 % entre 2010 et 2016 (124 tués en 2016). Cependant, 35% des salariés tués dans ce cadre étaient au volant d’un poids lourd et 19 % d’un véhicule utilitaire. En revanche, « les règles de prévention sont moins bien définies en ce qui concerne les trajets professionnels et les trajets domicile-travail effectués en voiture, à moto, à vélo ou à pied. Or, de nouveaux risques telle l’utilisation du smartphone correspondent souvent à un usage professionnel. En outre, il conviendrait pour être précis d’évoquer également les victimes des conducteurs au volant dans le cadre de leur travail, », explique Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention Routière française.
Grâce à ces deux jours de congrès, la Prévention Routière Internationale entend alimenter le débat afin de renforcer le rôle de l’entreprise dans l’amélioration de la sécurité routière. Les 25 interventions, réparties en 3 thèmes et 4 panels, permettront de passer en revue les systèmes de prévention, les bonnes pratiques et d’identifier des outils d’action pour une meilleure maîtrise par l’entreprise des accidents de la circulation.
« Des dispositifs et méthodes pour renforcer la sécurité routière dans le cadre professionnel existent. Cela va de l’équipement des véhicules à la formation des conducteurs aux bonnes pratiques. Il appartient maintenant à l’entreprise de bien repérer l’acte de conduite dans l’activité de travail et d’organiser la prévention du risque lié aux déplacements comme elle organise d’ailleurs la prévention des autres risques professionnels », explique Benacer Boulaajoul.
Participeront à la rencontre, des organisations membres de la Prévention Routière Internationale, des organisations internationales telles que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) et l’Organisation Mondiale du Transport Routier (IRU), des représentants du secteur privé, ainsi que des membres de la Société Civile.
Retrouver le programme sur le site lapri.org