Risquées, les remontées de files ?
Des scientifiques réunis autour de Nicolas Clabaux, chercheur au Laboratoire Mécanismes d’Accidents de l’Ifsttar (*), ont cherché à le savoir.
Article mis à jour le 25 Sep 2018
Le fruit de leur travail est présenté dans le documentaire « Motos et scooters, l’ampleur des risques », réalisé par Marcel Dalaise et produit par CNRS Images. Un film qui contient des extraits du module interactif MotoPrev que nous avons réalisé avec notre partenaire Attitude Prévention.
- Le documentaire Motos et scooters, l’ampleur des risques est à regarder sur le site du CNRS.
Après deux « campagnes d’observation » menées dans des conditions différentes à Marseille pendant une année et la compilation des données de la circulation dans la ville la plus embouteillée de France, les chercheurs ont affiné leur connaissance du risque. Au kilomètre parcouru, les usagers de deux-roues motorisés, quand ils remontent une file, ont 3 à 4 fois plus de risque d’avoir un accident, et 6 fois plus, d’entrer en collision avec un piéton.
De plus, les principales situations dangereuses ont été identifiées :
- lorsque le deux-roues à moteur surprend l’automobiliste en utilisant un espace où il n’est pas attendu
- lorsque la collision a lieu alors qu’aucun des deux usagers n’a pu percevoir l’autre suffisamment à l’avance pour l’éviter (le cas d’un piéton qui se presse pour traverser et qui se trouve en partie dissimulé par des véhicules).
Tout l’intérêt de cette étude consiste aussi à ouvrir une réflexion sur les solutions à envisager pour limiter les accidents. A commencer par des aménagements de voirie. Notamment dans les lieux où les accidents de remontées de file se produisent le plus, en amont des carrefours par exemple : réduction de la largeur des voies, mise en place de refuges pour les piétons..
Un moyen de faire face à la forte progression des deux-roues motorisés en ville, tout en encadrant une pratique qui est en cours d’expérimentation depuis février 2016 sur les autoroutes et routes à au moins deux fois deux voies séparées par un terre-plein central dans 11 départements, dont les Bouches-du-Rhône.
(*) Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux