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25 200 morts sur les routes, sauf si…

Tribune

25 200 morts sur les routes, sauf si…

Il y a 50 ans, le 17 mai 1973, les 16 545 habitants de la ville de Mazamet acceptent durant quelques minutes de s’allonger au sol pour figurer le nombre de victimes de la route recensées en 1972. L’événement, imaginé et filmé par Michel Tauriac pour l’émission télévisée « 24h sur la une », avec la participation de l’association Prévention Routière, a frappé l’opinion publique et déclenché une véritable prise de conscience de l’ampleur de ces drames.

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Article mis à jour le 22 Mai 2023


 

Et depuis ? La mortalité a baissé. Le nombre de blessés a baissé. Mais ce n’est pas suffisant. En effet, en 2022, encore 3 260 personnes ont perdu la vie sur les routes métropolitaines, près de 10 chaque jour.

Plus inquiétant encore, les chiffres remontent : 10% de plus qu’en 2021.

Pourtant, la France s’est engagée à réduire de moitié le nombre de tués et de blessés sur les routes d’ici la fin de la décennie. Si nous ne faisons rien, dans les 2 800 jours qui nous séparent de l’échéance du 31 décembre 2030, 25 200 personnes perdront la vie sur les routes de France. C’est l’équivalent de la population d’Aix-les-Bains ; de Saintes ; de Laon ou de Bergerac ! Des morts auxquels il faudra rajouter 70 fois plus de blessés, soit plus d’1,7 million de personnes.

Ça, c’est si nous ne faisons rien.

Mais si nous agissons, tout peut changer.

Pour faire bouger les choses, il y a donc des « si » et des « nous ».

Avec des « si », tout est théoriquement possible, alors laissons-les de côté pour se concentrer sur les « nous ».

Parmi les « nous », il y a, à la date d’aujourd’hui, les 25 200 personnes qui perdront la vie d’ici 7 ans + les quelques 1,7 million de Français qui seront blessés et souffriront dans leur chair des séquelles d’un accident durant des années + leurs familles + leurs amis + vous + les 80 000 donateurs de l’association Prévention Routière + les enseignants qui nous accueillent tous les ans dans leurs établissements + leurs élèves + les clubs des aînés qui organisent des actions de sensibilisation + les 1 200 bénévoles de notre association + les bénévoles des autres associations agissant contre l’insécurité routière + les gendarmes + les policiers + les policiers municipaux + beaucoup d’élus confrontés à l’émotion insoutenable de l’annonce d’un décès d’un jeune, sur la route du samedi soir + etc…

Bref, ce « nous » est immense et doit se donner les moyens d’agir, en citoyens, sans attendre forcément tout d’un Etat qui, aveuglé par d’autres considérations, semble avoir perdu de vue son engagement de réduire de moitié la mortalité routière et avoir cassé la boussole de la vision zéro. Pourtant l’histoire a bien démontré que, quand le courage est là et que cette cause est une cause nationale, l’efficacité est au rendez-vous.

Une fois ce « nous » compté et identifié, il reste donc à lui révéler son pouvoir d’agir pour rendre notre mobilité plus sereine, plus responsable, plus sûre et plus inclusive. L’association Prévention Routière, forte de ses 74 années d’action, initie depuis plusieurs mois le concept de « Prévention Participative ». Loin de la verticalité quelque peu poussiéreuse du « fais pas ci/fais pas ça », le principe repose sur l’horizontalité d’une chaine de solidarité qui rend chacun acteur de sa propre prévention et promoteur de celle des autres. Le seul prérequis de ce dispositif consiste à mieux conscientiser ses propres déplacements en se rappelant, par exemple, que conduire une voiture, une moto ou un vélo nécessite d’analyser son environnement en permanence et de prendre une décision toutes les 5 secondes. Ceci compris, on lève le pied, on réduit sa vitesse et on convainc son voisin d’en faire autant… Moins lourde en charge mentale, la marche nécessite, elle aussi, d’analyser l’environnement. Ainsi, tout déplacement occupe l’esprit et ne peut, téléphone à la main ou écouteurs dans les oreilles, s’accompagner d’une autre tâche ou être perturbé par une quelconque substance psychoactive. C’est à ce prix que nous retrouverons l’art de la communication sur notre premier réseau social que constituent les routes et les rues de France. Une communication dont l’efficacité pourrait bien être démultipliée si chacun d’entre nous visait la multimodalité. Être tour à tour automobiliste, trottinettiste, piéton, cycliste, motard, … offre le don inouï de se mettre à la place de l’autre et d’éprouver les sensations et les risques auxquels on l’expose.

En rendant la mobilité plus sereine et moins stressante, l’agressivité cèderait du terrain réduisant, de fait, la vitesse. Voilà qui permettrait un retour acceptable, voire apprécié et demandé, du 80 km/h sur les routes départementales et la généralisation du 30 km/h en agglomération : deux règles simples, lisibles et si faciles à respecter que les, si mal nommés, « petits excès » n’auraient même plus lieu d’être.

Non, ce n’est pas une utopie, c’est ce que « nous » sommes capables de faire pour sauver des vies, la vôtre, la mienne, celle de mon ami, de ma sœur, de ma voisine…l’une de ces 25 200 personnes qui mourront sur les routes de France d’ici 2030.

 

Paris, 1er mai 2023

Anne Lavaud, Déléguée générale de l’association Prévention Routière

Article publié le 17 mai 2023