Téléphone et conduite

Article mis à jour le 06 Oct 2020
Téléphoner, écrire un SMS, regarder son GPS… : les risques de distraction au volant augmentent avec la multiplication des écrans au sein de l’habitacle. Cette perte d’attention n’est pas sans conséquence. Le point sur les risques, avec un florilège de solutions pour les limiter.
Le défaut d’attention
Près d’1 accident sur 10 est lié à l’usage du téléphone ! Utiliser un téléphone n’est pas compatible avec la conduite.
Pourquoi ? Parce que l‘attention du conducteur au téléphone est détournée de la tâche de conduite.
Et le kit main libre ? Un moindre mal, à condition d’être correctement utilisé…
Envoyer ou lire un texto ou un mail en conduisant est encore plus dangereux : dans ce cas, le conducteur est obligé de quitter la route des yeux pendant de longues secondes, le temps de parcourir plusieurs dizaines de mètres.

En savoir plus…
- 6% des conducteurs tiennent leur téléphone en main et, parmi les conducteurs de poids lourds, ils sont 15%
- plus de la moitié (57%) des personnes interrogées reconnaissent téléphoner en conduisant
- un peu moins d’un tiers (31%) lit ses mails ou ses sms
- 1 conducteur sur 5 déclare envoyer des mails ou sms
En Europe, selon le baromètre européen de la conduite responsable Vinci 2019, tout en conduisant :
- près d’1 conducteur sur 2 (49%) téléphone avec un système Bluetooth
- près d’1 sur 4 envoie et/ou lit des sms ou mails
- plus de 4 conducteurs sur 10 paramètrent leur GPS. Quelques données
Quels sont les risques ?
Utiliser un téléphone change le comportement du conducteur sur la route :
- diminution des contrôles dans les rétroviseurs et les angles morts.
- tendance à zigzaguer et à mordre la ligne
- moindre attention portée à la signalisation et aux autres usagers, comme par exemple ne pas s’arrêter au passage piéton
- augmentation du temps de réaction (= temps qui s’écoule entre le moment où un obstacle surgit et où le conducteur commence à freiner).
En temps normal, le temps de réaction est estimé à 1 seconde, voire un peu moins chez un conducteur concentré. Mais un conducteur distrait aura un temps de réaction plus élevé, jusqu’à 2 secondes.
La différence a l’air minime : il n’en est rien ! Elle entraîne l’allongement de la distance d’arrêt, qui peut avoir de très lourdes conséquences.

– Quand le conducteur lit ou écrit puis envoie un message, son regard quitte la route pendant des dizaines de secondes. C’est beaucoup quand on sait qu’en 1 seconde, on parcourt plus de 36 mètres si l’on roule à 130 km/h.
– Les systèmes à reconnaissance vocale (Siri, Google Now, Cortana…) donnent un sentiment de sécurité illusoire : le conducteur est attentif aux messages vocaux et son temps de réaction est multiplié par 2.
Nos 6 conseils
… pour ne jamais utiliser votre portable au volant : ni appel, ni SMS, ni mail, ni selfie.
- Mettez-le en mode silencieux et placez-le hors de portée de vue. Sinon, une notification à l’écran vous ferait détourner dangereusement votre regard de la route.
- Si vous vous servez du GPS sur votre téléphone, veillez à rentrer votre trajet avant de prendre la route et posez votre appareil sur un socle adapté.
- Un coup de fil urgent ? Garez-vous dans un endroit prévu pour le stationnement : un espace délimité en bordure de route, une aire d’autoroute… jamais sur la bande d’arrêt d’urgence (réservée aux situations de détresse). Ou utilisez le système intégré, sans maintenir de lien physique avec l’appareil.
- Profitez des pauses toutes les 2 heures pour écouter vos messages, y répondre…
- Si vous êtes accompagné, demandez à un passager d’utiliser votre téléphone à votre place pour répondre, lire les SMS ou les mails.
- Si vous appelez quelqu’un, assurez-vous que la personne avec laquelle vous conversez n’est pas en train de conduire. Si elle est au volant, mettez fin, de vous-même, à la conversation.
Souvenez-vous que la plupart des appels et interactions avec le portable ne sont pas urgents !
Et en cas d’appel professionnel…
ATTENTION : ne jamais stationner sur la bande d’arrêt d’urgence si vous n’êtes pas en situation de détresse. Le non-respect entraîne des contraventions allant même jusqu’à la confiscation du véhicule.

Dans tous les cas, la sanction est une amende de 135€ et un retrait de 3 points au permis de conduire. Les cyclistes risquent la même amende, mais pas de retrait de points.